🎼 Un amplificateur stéréo audiophile au rapport qualité/prix redoutable

Dans une gamme tarifaire de plus en plus concurrentielle, Rotel revient en force avec une version MKII de son A11, amplificateur intégré de milieu de gamme salué à sa sortie pour sa musicalité et sa sobriété. À l’heure où de nombreux amplis multiplient les fonctions connectées, le A11 MKII préfère se concentrer sur l’essentiel : une amplification analogique maîtrisée, une musicalité authentique, et une interface intuitive. Nous avons longuement écouté cet amplificateur avec plusieurs configurations et styles musicaux — voici notre verdict.

🎵 Une prise en main sérieuse et rassurante

Dès le déballage, le Rotel A11 MKII dégage une impression de robustesse et de rigueur. Le châssis métallique est rigide, bien assemblé, et le transformateur torique maison — spécialité de la marque — occupe une bonne partie de l’intérieur. Aucun clinquant ici : le design reste minimaliste, presque austère, mais fonctionnel. La face avant en aluminium brossé intègre un petit écran matriciel, des commandes physiques de tonalité et un sélecteur d’entrées. Tout est clair, sans fioriture.

L’interface utilisateur est volontairement analogique : pas d’application mobile, pas d’écran couleur ni d’écosystème de streaming intégré. Et c’est justement là que réside l’intérêt de l’A11 MKII : un pur amplificateur stéréo, conçu pour écouter de la musique avec des enceintes passives, point final.

🎧 Écoute critique : un équilibre tonal qui fait mouche

Nous avons écouté l’amplificateur dans plusieurs configurations, associé notamment à des Monitor Audio Silver 100 7G, Focal Chora 806, et Q Acoustics 3030i. Le DAC interne a été exploité en liaison coaxiale avec un lecteur CD Rotel CD11 Tribute et un streamer Bluesound Node.

🎶 Jazz acoustique :

Miles Davis – Kind of Blue
Dès les premières notes de "So What", l’A11 MKII se démarque par une image stéréo ouverte et profonde. La trompette semble flotter au-dessus du mix, avec une attaque précise mais jamais agressive. Les contrebasses de Paul Chambers sont tendues et bien articulées. Les cymbales, quant à elles, restent aérées, presque cristallines, sans surbrillance. Le Rotel privilégie la justesse et la dynamique naturelle, sans jamais "pousser" artificiellement les extrêmes.

🎸 Rock progressif :

Pink Floyd – Wish You Were Here
Sur l’intro acoustique du morceau-titre, le Rotel propose un médium dense et organique. Les guitares de Gilmour respirent, les reverbs sont rendues avec justesse. Le solo électrique qui suit gagne en ampleur sans perdre en maîtrise : la dynamique est fluide, jamais compressée. L’A11 MKII n’essaie pas d'en mettre plein les oreilles, mais il rend les enregistrements cohérents et vivants.

🎤 Soul et voix féminine :

Amy Winehouse – Back to Black
La voix d’Amy est parfaitement mise en avant, chaleureuse mais précise, avec une texture charnelle rare à ce niveau de gamme. Les orchestrations analogiques sont bien séparées : cuivres, claviers, batterie, rien ne se chevauche. Le Rotel restitue très bien les enregistrements analogiques riches en harmoniques.

🪩 Électro / Funk :

Daft Punk – Random Access Memories
Sur des morceaux comme "Lose Yourself to Dance", le bas du spectre est propre et contrôlé, mais pas exagérément mis en avant. Le groove est respecté, avec une bonne rythmique. Si vous recherchez un ampli au grave très démonstratif, vous trouverez peut-être le Rotel un peu sage, mais sa linéarité et son articulation restent exemplaires.

🎻 Classique :

Ravel – Daphnis et Chloé (Orchestre de Montréal, Dutoit)
La gestion des pppp et ffff dans le final est remarquable. Le Rotel suit parfaitement les écarts de dynamique et propose une belle cohérence orchestrale. Le positionnement des pupitres est respecté, et les cordes restent lisibles même dans les tutti les plus denses.

🧠 Comportement et puissance

Avec 50 watts par canal sous 8 ohms, certains pourraient croire le A11 MKII sous-dimensionné. Mais dans la pratique, il s’avère punchy, rapide et très stable, même à fort volume. Associé à des enceintes de rendement correct (88 dB ou plus), il tient parfaitement le grave sans s'effondrer. Son alimentation généreuse lui permet de rivaliser avec des amplis plus puissants sur le papier.

La scène sonore est large mais surtout profonde, avec une excellente séparation gauche/droite et un très bon détourage des plans sonores. Les amateurs de vinyle apprécieront la section phono MM, extrêmement silencieuse, détaillée et dynamique — l'une des meilleures intégrées à ce prix.

✅ Ce qu’on aime

✔️ Signature sonore naturelle, jamais fatigante
✔️ Image stéréo aérée, excellente gestion des timbres
✔️ Section phono très musicale
✔️ Bluetooth aptX HD pour une écoute sans-fil de qualité
✔️ DAC intégré performant, idéal avec un streamer ou un lecteur CD
✔️ Construction sérieuse, composants audiophiles
✔️ Rapport qualité-prix imbattable dans sa catégorie

Fiabilité exemplaire et design intemporel

Rotel ne plaisante pas avec la durabilité. L’A11 MKII est conçu pour durer : composants sélectionnés avec soin, assemblage sérieux, aucun superflu inutile à long terme. C’est un appareil que l’on peut acheter aujourd’hui et garder dix, quinze ans sans sourciller. Sa stabilité de fonctionnement et son absence de panne chronique en font une valeur sûre. C’est un vrai "ampli pour la vie", parfait pour construire une chaîne HiFi pérenne.

Le Rotel A11 MKII est disponible en deux finitions élégantes : noir mat ou aluminium brossé (argent). Deux options sobres et haut de gamme qui s’intègrent facilement dans tous les intérieurs, qu’ils soient modernes ou classiques.

🔧 Fiche technique complète du Rotel A11 MKII